Des données sauvegardées sur un disque dur en polymères de plastique
Une équipe de chercheurs de l’Université de Strasbourg vient de réussir à sauvegarder des données sur un polymère synthétique. L’équipe de l’institut Charles-Sadron de Strasbourg et de l’institut de chimie radicalaire de l’université d’Aix-Marseille est arrivée à inscrire sur un polymère synthétique un message en code binaire, de quelques bits, une première mondiale.
En 2011, des chercheurs britanniques étaient parvenus à inscrire le discours de Martin Luther King sur un brin d’ADN artificiel, mais sur un polymère en plastique, c’est la première fois. Ces types de matériaux sont composés de briques, qui collées les unes aux autres forment des séquences, comme un brin d’ADN.
Des messages binaires ont ainsi pu être créés puis reproduits et sauvegardés sur ces briques, auxquelles des valeurs binaires, qui constituent la forme du langage informatique, ont été insérées. Les diverses séquences codées peuvent ensuite être lues par une technologie de spectrométrie.
Le polymère de plastique, un support plus stable que l’ADN
Les chercheurs Français se sont inspirés des travaux des Britanniques réalisés il y a quatre ans, mais le codage sur un support plastique présente l’avantage d’être beaucoup plus stable et facile à utiliser que l’ADN. Par la suite, ce procédé pourra être produit à plus grande échelle et industrialisé. Des robots seront ainsi capables d’encoder, de sauvegarder puis de lire ces séquences sur polymères de plastique.
Jean-François Lutz de l’institut Charles-Sadron indique que le support en polymères qui a permis d’encoder une courte phrase reste stable mais peut également être effacé lorsqu’il est soumis à une température de plus de 60 degrés Celsius.
Il rappelle que ce polymère est composé de trois monomères qui ont été codés de manière à pouvoir être lus facilement lors du séquençage qui sera effectué. L’objectif des chercheurs est de s’approcher des capacités de stockage des chaînes d’ADN avec un support beaucoup plus stable et maîtrisé.