Microsoft porte plainte contre le gouvernement américain pour violation de deux amendements
Il s'agit d'un vaste débat de société qui va s'ouvrir dans ce procès, les internautes doivent-ils être prévenus quand les autorités étudient scrupuleusement leurs données. Microsoft veut désormais montrer qu'il est du côté de ses clients pour effacer l'ardoise qu'il avait comme beaucoup d'autres géants du web ou du high-tech, qui s'étaient retrouvés au cœur de plusieurs scandales d'espionnage généralisé pour le bénéfice d'agences gouvernementales. Un fait qui avait été dénoncé par l'ex consultant à la NSA, Edward Snowden.
En attaquant le gouvernement en justice, la firme de Redmond entend démontrer que cette fois il a choisi son camp. Terminé les backdoor, les espionnages secrets, place à une justice transparente. Si les autorités veulent examiner les données des clients, il serait en effet normal que les premiers concernés soient les internautes en question.
Satya Nadella, a expliqué que Washington viole la constitution en le privant de la possibilité de prévenir ses usagers lorsqu'ils sont la cible d'une requête impliquant leurs données. En l'occurrence, Microsoft précise qu'il s'agit du premier amendement (le droit à la liberté d'expression) et le quatrième amendement (l'interdiction des perquisitions et des saisies déraisonnables).
Il s'agit d'une très bonne chose pour créer un précédent et obliger les autorités et les responsables politiques à prendre position sur cette importante question. Des associations de protections des libertés ont notamment relevé que la loi qui encadre ces requêtes est totalement vétuste, le Digital Due Process a expliqué : « La technologie a progressé de façon spectaculaire depuis 1986 et la loi ECPA a été dépassée. Le statut n'a pas subi une révision importante depuis sa promulgation, il y a des années avant l'arrivée d'Internet ».