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13 octobre 2018

Cette prometteuse et mystérieuse voiture autonome


INFOGRAPHIE - Le véhicule automatisé intrigue et fascine. Reste à savoir quand et comment nous allons pouvoir lâcher le volant.

Il y a quelque chose de mystique dans la voiture autonome. Des dizaines de milliers de personnes se penchent sur elle chaque jour dans le monde entier, sans savoir quand elle arrivera sur les routes. Du moins dans sa forme aboutie, c'est-à-dire celle qui lui permettra de se dispenser de conducteur (niveau 5).

La voiture autonome titille les esprits, même si on a parfois le sentiment qu'elle est un moyen de communication facile pour les constructeurs et les équipementiers. Les prototypes actuels, bardés d'une armée de capteurs, réussissent en effet de spectaculaires démonstrations dont les médias sont friands.

La voiture autonome porte en elle de nombreuses promesses. Elle devrait éradiquer la mortalité routière en supprimant toute intervention humaine sur la conduite. Elle devrait permettre à chacun d'accéder en permanence à une mobilité personnelle. Elle devrait supprimer les embouteillages en participant à la rationalisation du trafic. Elle devrait, aussi, rendre la planète plus propre, car elle sera forcément mue par l'électricité.

Ces perspectives enthousiasmantes sont hélas assombries par une certaine réalité. En mars dernier, un taxi Uber en mode automatique a heurté et tué une piétonne aux États-Unis. Le système ne l'aurait pas détectée. En juillet dernier, la Fondation MAIF et l'Utac-Ceram ont testé des véhicules à conduite partiellement automatisée (niveau 2).

Ces voitures disposaient d'aides qui équipent déjà les modèles haut de gamme. «Ces systèmes éviteront sans nul doute de nombreux accidents», dit Marc Rigolot, le directeur général de la Fondation MAIF. Qui estime cependant qu'elles présentent «des failles encore trop nombreuses».

Ces aides peuvent être notamment perturbées par des conditions extérieures (pluie, brouillard), elles ont aussi du mal à reconnaître la signalisation routière ou à réagir face à d'autres véhicules. Sans parler de l'excès de confiance en ces assistances, qui peut créer des situations d'hypovigilance. L'étude préconise «une méfiance par rapport à la communication sur les performances annoncées et surpromesses de ces systèmes (“autopilote”, “systèmes assurant l'autonomie”)».

Le passage au niveau de conduite supérieur (étape 3), qui correspond au pilotage automatique des avions, va se révéler autrement exigeant. «À terme, les problématiques concernant la cybersécurité et les communications V2V (“véhicule-véhicule”) et V2I (“véhicule-infrastructure”) seront à résoudre», prévient Jérôme Paschal, le chef du service Comportement des véhicules Sécurité Active à l'Utac-Ceram. La redondance complète des systèmes sera indispensable. Mais ce ne sera pas suffisant pour accéder aux niveaux supérieurs, où la conduite sera en voie d'automatisation, étendue ou totale (étapes 4 et 5).

Il faudra alors probablement repenser et reconcevoir les infrastructures. Il faudra aussi disposer de réseaux de télécommunications haut débit exempts de «bugs», afin de garantir la qualité et la fiabilité des informations transmises. Elles constitueront d'énormes quantités de données «à manipuler, gérer, filtrer, analyser, interpréter afin de comprendre et d'anticiper à la fois le comportement des acteurs et les causes des événements singuliers (collision, presque accident)», analysent Dominique Gruyer et Olivier Orfila, directeur et chargé de recherche à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar). Il faudra aussi gérer pendant longtemps un trafic mixte, car tous les véhicules ne seront pas immédiatement automatisés.

À ces défis techniques s'ajoutent des écueils d'ordre juridique. La convention de Vienne de 1968 sur la circulation routière exige toujours la présence d'un conducteur à bord. Même si une brèche a été ouverte dans ce texte en mars 2016 afin de permettre la conduite automatisée sur route, il faudra donner de solides garanties aux juristes (et aux assureurs) pour qu'ils acceptent de dispenser les véhicules de leurs pilotes. La voiture autonome a encore beaucoup à prouver.

Source : Cette information et actualité qui a suscité notre intérêt, a été publiée sur le site lefigaro.fr que nous remercions. il nous a semblé pertinent de vous en faire profiter.
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