Sheryl Sandberg, la numéro deux de Facebook, a reçu mercredi le soutien appuyé du conseil d'administration du premier réseau social du monde, alors qu'elle est critiquée pour son rôle dans une enquête interne sur le milliardaire George Soros.
"Les actions de Mme Sandberg étaient tout à fait appropriées en raison de son rôle de numéro deux", assène le CA dans une lettre adressée au président de la fondation de George Soros, Patrick Gaspard.
Ce dernier avait exigé des excuses publiques après que la presse eut révélé que Facebook avait utilisé une agence de communication à la réputation sulfureuse pour contrer ses critiques après l'affaire des manipulations russes à l'occasion de la présidentielle américaine de 2016.
Definers --dont le contrat a été annulé depuis par Facebook-- avait tenté de lier les attaques dont le réseau social faisait l'objet à George Soros, bête noire des républicains et de l'extrême droite et cible d'innombrables attaques antisémites.
Mme Sandberg, qui avait un temps nié avoir eu connaissance des agissements de Definers, a ensuite -- après de nouvelle révélations du New York Times-- reconnu avoir demandé une enquête sur le milliardaire.
Lors d'un discours, tenu en janvier 2018 dans le cadre du forum de Davos en Suisse, George Soros avait notamment qualifié Facebook de "menace pour la société".
Mme Sandberg cherchait donc à savoir si le milliardaire --qui s'est fait une réputation et une fortune en pariant contre la livre sterling en 1992-- attaquait l'entreprise pour en tirer profit.
Une thèse que reprend le CA de Facebook: "Quand un investisseur bien connu et virulent attaque publiquement votre entreprise il est juste et approprié de mener ce genre d'enquête".
Le CA estime que Mme Sandberg a agi en toute bonne foi et rappelle que Mark Zuckerberg, le fondateur et PDG de Facebook ainsi que Mme Sandberg ont "demandé une enquête approfondie sur la collaboration de l'entreprise avec des agences de communications".
La gestion chaotique de cette affaire a donné un coup de canif à l'image quasi iconique de Sheryl Kara Sandberg, qui à 49 ans semble déjà avoir eu plusieurs vies.
Assistante du secrétaire au Trésor sous le président démocrate Bill Clinton, elle a ensuite été embauchée par Google avant d'être choisie en 2008 par Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, pour l'épauler dans la gestion d'un réseau social à la croissance exponentielle mais à l'avenir financier encore incertain.
C'est elle qui a développé le modèle économique du réseau consistant à bombarder avec des publicités ultra-ciblées ses 2,3 milliards d'usagers et qui fait que Facebook vaut aujourd'hui 400 milliards de dollars en bourse.
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