Selon les conclusions d'une équipe de chercheurs de l'université de Colombie britannique et l'université de Californie Berkeley, les consommateurs demeurent peu conscients des pouvoirs conférés aux applications Android au moment de leur installation.
Au lancement de Marshmallow, la nouvelle version du système d'exploitation d'Android, les utilisateurs jouiront d'un plus grand contrôle en matière de permissions -- accès à la localisation géographique ou au carnet d'adresses de l'utilisateur, par exemple.
Mais cela semble encore loin. Un an après son déploiement, Lollipop, le prédécesseur de Marshmallow, n'est installé que sur un tiers des appareils.
Cela signifie que la majorité des utilisateurs n'est pas au fait des accès aux données personnelles ouverts lors de l'installation d'une application. Les permissions demandées sont listées au lancement du processus et la seule façon de refuser reste l'annulation pure et simple de l'installation de l'application.
De nombreux consommateurs se sont par exemple indignés en apprenant qu'une simple application "torche" - "The Brightest Flashlight", 100 millions de téléchargements sur Google Play - collectait et transmettaient des donnés personnelles, comme la localisation de l'appareil, tout en maintenant allumé le flash du capteur photo afin de l'utiliser comme torche.
Mais le malaise n'est apparu qu'une fois le sujet exposé au grand jour. Les chercheurs sont partis de ce constat. Ils ont donné à un petit groupe de 36 participants un smartphone Android modifié afin que soient bien soulignés les moments où les applications accédaient à certaines informations et ceux où des permissions étaient nécessaires.
Au bout d'une semaine, 80% des participants ont affirmé avoir souhaité bloquer au moins une permission. Dans l'ensemble, un tiers des requêtes auraient été stoppées.
Seules six personnes n'ont vu aucun inconvénient à la transmission complète de leurs informations.
L'étude montre un grand besoin de clarification quant à la manière dont sont obtenues ces permissions et à leur raison d'être. La possibilité de leurs refus demeure également une piste à approfondir.
Ces conclusions montrent aussi à quel point les consommateurs sont submergés de requêtes émanant de leurs smartphones, PC et services en ligne. Tant et si bien qu'ils ont tendance à cliquer aveuglément sur 'accepter'.
Une étude du Pew Research Center, elle aussi publiée cette semaine, montre qu'aux États-Unis, les consommateurs acceptent mieux l'érosion de la vie privée lorsqu'ils en perçoivent les bénéfices de façon plus évidente.
Par exemple, 54% des consommateurs accepteraient l'introduction d'un équipement de surveillance au bureau pour lutter contre les cambrioleurs. En revanche, seuls 37% accepteraient qu'une compagnie d'assurance installe une boîte noire dans leur voiture en échange d'une prime d'assurance moindre.